En 1976, le réalisateur publicitaire Michel Marin, passionné
de bandes dessinées, rencontre à Bruxelles Edgar P. Jacobs, dont
il veut adapter les albums de "Blake & Mortimer". "Il
a été séduit par ma conviction et il m'a cédé
les droits pendant deux ans. Période pendant laquelle j'ai écrit
une adaptation de 13 épisodes pour la télé. Mais j'étais
sans doute trop en avance sur le phénomène BD et le projet n'a
pas abouti." Au début des années 80, il rencontre Irène
Silberman, la productrice de Diva de Jean-Jacques
Beineix, qui se dit intéressée par un long-métrage
inspiré de La Marque jaune.
Pour convaincre Jacobs, Michel Marin propose de réaliser un film court.
Ce "pilote", produit par "Greenwich Film Production", est
filmé en avril 1983. Yves Brainville joue
le professeur Mortimer, auquel il avait déjà prêté
sa voix sur des disques des années 50, Pierre Vernier
(ex-Rocambole pour la télévision) est Francis Blake, et Michel
Vitold incarne le professeur Septimus.
Ce court-métrage de 2 minutes 30 reprend fidèlement les
images les plus marquantes de l'album. "En fait, je recrée un
univers qui fait appel à ce que les gens ont conservé de leur
enfance : des ambiances BD qui jouent sur la couleur et la forme. Je m'inspire
énormément des talents de coloriste de Jacobs, de ses contrastes
de couleurs, de ses jeux avec les ombres qui viennent du cinéma expressionniste.
J'essaye de transcrire cet esprit BD à travers des images très
cadrées, souvent en plan fixe, avec des décors et des ombres peintes,
et des trucages très simples d'animation et de cache contre cache. Ainsi
sont rajoutés, par exemple, en trucages, la luminescence rouge des lunettes
de la Marque jaune ou le faisceau des torches électriques."
Le film impressionne Jacobs mais des divergences entre Michel Marin et sa
productrice mettent fin au projet. Cette dernière n'abandonne pas pour
autant et propose l'idée à Jean-Jacques
Beineix, puis à Lâm Lê
(Poussière d'empire). Un scénario écrit par Olivier
Assayas transpose l'action de La Marque jaune dans les années
2000 et dans plusieurs capitales européennes. "Je cherche le
réalisateur qui pourrait faire un film d'aventures à la hauteur
de la légende, déclare Irène Silberman en 1985, et surtout
qui sache conserver tout l'humour anglais qui se rattache à cette époque
précise du colonialisme. Ce film devra sans doute se faire en Angleterre,
à cause des décors naturels, en coproductionâ¦"
Commentaires Réagissez dans le Forum à propos de cet article ou donnez nous votre avis ? Cliquez ici
FaceBook
Les illustrations et photos contenues sur ce site sont la propriété de leurs éditeurs respectifs. Les textes contenus sur ce site sont la propriété de Philippe Lombard