Né à Neuilly, Guy Hamilton
a appris son métier avec⦠Julien Duvivier
aux studios de la Victorine, alors qu'il est encore adolescent, et devient après
la guerre l'assistant de Carol Reed sur Le Troisième
Homme et de John Huston sur L'Odyssée
de l'African Queen. Malgré une carrière bien remplie (Mes
Funérailles à Berlin, La Bataille d'Angleterre, Meurtre
au soleilâ¦), son nom restera attaché à James Bond, dont il
a réalisé quatre aventures, parmi lesquelles une des plus célèbres,
Goldfinger. Retour sur sa collaboration avec l'agent
007â¦
En 1961, vous avez décliné l'offre qui vous était faite
de réaliser Dr No, pourquoi ?
C'est d'une simplicité folle, je ne pouvais pas quitter l'Angleterre !
J'avais des problèmes familiaux et il ne m'était pas possible
de partir pendant deux mois. Je connaissais [les producteurs] Albert Broccoli,
qui m'avait déjà offert d'autres films, et Harry Saltzman qui
m'avait proposé une comédie avec Bob Hope
et Katharine Hepburn, Whisky, vodka et jupons
de fer (que je ne trouvais pas du tout comique (rires), donc j'ai
dit non). J'étais ravi quand ils m'ont proposé en 1964 de faire
Goldfinger, car j'avais apprécié les deux
premiers Bond et parce que le scénario était bon. Richard
Maibaum, qui l'avait écrit, avait résolu le problème
du livre car Fleming n'avait pas trouvé le moyen
de faire entrer les méchants dans Fort Knox, tout se passait sur un train
à l'extérieur. Or, nous ne pouvions pas faire un film où
on annonçait que la réserve d'or des Etats-Unis allait être
volée et où, au dernier moment, on n'y pénétrait
pas. Maibaum a trouvé une solution magnifique
au problème. [Ndla : Goldfinger veut faire exploser une bombe atomique
qui rendra les réserves d'or américaines radioactives pendant
un demi-siècle]
Qu'avez-vous apporté au personnage de James Bond ?
D'une part, Richard Maibaum ne comprenait pas
le caractère de Bond et des Anglais en général, car il
était trop américain. Avec le scénariste Paul
Dehn, nous avons dû "angliciser" le personnage. D'autre
part, j'avais peur, en voyant Bons Baisers de Russie, que Bond ne devienne
un Superman. Il est tellement fort, qu'il n'y a plus de réel danger,
plus de suspense. Il faut alors pour Bond des adversaires à sa taille.
Je tenais à ce que l'ennemi principal soit un homme très intelligent,
qui peut avoir des conversations avec Bond sur le vin ou les cigares, mais qui
ne s'occupe pas des basses Åuvres. Goldfinger avait pour
cela Oddjob.
C'est vous qui avez trouvé Harold
Sakata pour ce rôleâ¦
Oui, à cette époque, la chaîne ITV diffusait du catch le
samedi après-midi. C'était très populaire, il y avait toujours
un héros anglais contre un étranger (rires) ! Et c'est
ainsi que j'ai découvert Harold Sakata. Il
était parfait pour le rôle de Oddjob, on n'avait pas besoin de
chercher plus loin. C'était un homme absolument charmant, un Hawaïen
très fier de ses activités de lutteur (il avait participé
aux Jeux Olympiques dans les années 30). Quand on a tourné la
scène où Oddjob écrase dans son poing la balle de golf,
Sean Connery m'a dit : "C'est complètement
con ! Tout le monde sait que c'est impossible !" Il était
sûr que la scène ne serait pas dans le film. Je lui affirmais le
contraire en lui expliquant qu'ainsi, la menace devenait réelle et qu'avant
la fin du film, on savait qu'Oddjob ferait la même chose avec ses couilles
(sic) ! (rires)
Comment avez-vous abordé Goldfinger ?
Grâce aux deux films précédents, tout le monde connaissait
l'univers de James Bond. C'est formidable pour un metteur en scène !
Je n'avais pas besoin de prendre le temps d'expliquer au public qui étaient
"M", "Q", Miss Moneypenny⦠Et dès la séquence
pré-générique (une idée qui venait de Bons Baisers
de Russie mais que j'ai améliorée dans Goldfinger),
je pouvais dire aux spectateurs : "Mes enfants, ne me posez pas trop
de questions. Je connais les réponses mais je ne veux pas importuner
avec ça. J'espère que vous trouverez cette histoire drôle
et excitante. Nous sommes là pour nous amuser. Je vous permettrai parfois
de réfléchir trente secondes à la façon dont Bond
va se sortir d'un mauvais pas. Je ne tricherai pas, vous saurez quels gadgets
fournis par "Q" il a à sa disposition, mais je vous laisserai
deviner et j'espère que je vous surprendrai." Il nous est d'ailleurs
arrivé avec le scénariste de réfléchir trois mois
à la façon dont Bond parviendrait à fuir ! (rires)
Faire "joujou" avec le public des Bond, voilà un des grands
plaisirs que j'ai eu sur ce film.
Vous avez fait évoluer les relations entre "Q" et James
Bondâ¦
Je répète la scène où Bond arrive dans le labo
et "Q" réagit comme si le pape venait d'entrer. C'était
ridicule ! (rires) Je lui ai dit "Non, non, tu détestes
Bond ! Tu adorais 006, c'était un homme sérieux, qui appréciait
ce que tu faisais. Alors que tu as ce con (sic), qui ne rend jamais ce
que tu lui donnes et qui ne s'en sert pas de la bonne façon ! Il
baille ou regarde sa montre quand tu lui donnes des explications, tu ne le supportes
pas !" Desmond Llewelyn, qui était un homme charmant, a très
bien compris.
L'Aston Martin DB5, présentée dans cette scène,
est un des éléments-clés du succès de Goldfingerâ¦
Ian Fleming aimait beaucoup les voitures et avait
donné une Bentley à Bond. Harry Saltzman trouvait que cela faisait
vieux jeu et est allé voir Aston Martin, qui a refusé de nous
prêter les trois modèles que l'on demandait. Ils ont mis du temps
à comprendre que Goldfinger était
une bonne chose pour eux ! Le contraire de Ford, qui fournissait tous les
véhicules que l'on voulait. Ce qui est drôle avec la DB5, c'est
que rien ne fonctionnait pour de vrai ! Pour le plan du siège éjectable,
on a d'abord filmé le petit Coréen qui se lève de son siège
- cut ! - et ensuite, on a placé un mannequin sur un ressort et
on l'a envoyé en l'air ! Techniquement sophistiqué. (rires)
Deux techniciens s'occupaient de faire sortir la fumée à l'arrière
de la voiture et ils ont manqué de s'étouffer ! (rires)
Quand j'ai tourné la scène de la présentation de la voiture,
je ne voulais pas que "Q" explique à quoi servait le petit
bouton rouge sur le levier de vitesses [Ndla : il actionne le siège
éjectable]. Broccoli, qui venait rarement sur le plateau, était
présent ce jour-là. "Tu ne dis pas à quoi sert le
bouton rouge, il faut le dire au public !" Je lui ai répondu
que si on explique tout, il n'y a plus de surprise, plus de suspens. Mais il
a insisté : "Il faut toujours dire ce que tu vas faire
et ensuite le faire." Nous étions vendredi après-midi, je
n'avais pas envie de me battre, j'ai donc écrit à la hâte
le dialogue explicatif de "Q". Et finalement, Cubby [Ndla : le
surnom de Broccoli] avait raison, car les spectateurs avaient le siège
éjectable en tête et se disaient que ça ne pouvait pas marcher,
jusqu'à ce que cela arrive !
Quels souvenirs gardez-vous de Ian Fleming ?
Je ne le connaissais pas. Il est venu une fois sur le tournage et malheureusement,
il est mort peu de temps après. Quand je l'ai vu, il n'était d'ailleurs
pas en bonne forme, il était même très affaibli. Je regrette
beaucoup qu'il n'ait pas pu voir le film, car j'aurais aimé connaître
son avis, mais d'un autre côté, il ne s'intéressait pas
vraiment aux adaptations de ses livres. Pour lui, le cinéma n'était
pas un métier de gentleman (sourire). Quand il a rencontré
Sean pour la première fois, il n'était
pas satisfait car il ne correspondait pas à l'image d'un officier de
la marine royale. Et que les producteurs soient un Italo-américain et
un Canadien, alors là⦠(rires)
Vous êtes à l'origine de la passion de Sean
Connery pour le golfâ¦
Oui, il devait jouer contre Goldfinger mais pour Sean,
qui était plus porté sur des sports comme le football, le golf,
c'était pour les gens de la haute. Je pensais lui apprendre juste à
tenir le club pour les plans rapprochés avec la position des mains, etc.
mais en définitive, il est tombé amoureux de ce sport. Sur Les
diamants sont éternels, il était prévu dans nos contrats
que l'on pouvait jouer au golf une fois par semaine, et pas spécifiquement
les jours de repos. Cubby comprenait cela, car il golfait lui aussi, mal, mais
il golfait ! Quant à Harry, ça lui passait au-dessus car
il détestait le sport, il ne pensait qu'à manger. (rires)
À Vegas, c'était parfait car chaque hôtel a son green. Et
le dernier jour de tournage, nous étions à quelques kilomètres
de San Diego. Il y avait non loin un complexe hôtelier qui appartenait
à la mafia, où se trouvait un magnifique parcours. Il me restait
dix plans à faire ; à onze heures, je les avais expédiés
et nous sommes partis en hélicoptère. Nous avons pu faire deux
fois le parcours !
Vous a-t-on proposé de réaliser le Bond suivant, Opération
Tonnerre ?
Oui. Harry Saltzman et Kevin McClory [Ndla : McClory détenait les
droits d'adaptation du roman de Fleming] sont venus
me voir à Las Vegas où je passais des vacances. Je leur ai dit
que je n'avais plus d'idées. Peut-être plus tard, mais il fallait
que je recharge mes batteries.
Comment se fait-il alors que vous ayez réalisé trois James
Bond à la suite, de 1971 à 1974 (Les diamants sont éternels,
Vivre et laisser mourir et L'Homme au pistolet d'or) ?
Avec Les diamants sont éternels, j'avais l'occasion de diriger
un nouvel interprète de James Bond (c'est en tout cas ce qui était
prévu, George Lazenby était parti
et Sean Connery ne voulait plus revenir) et aussi
de tourner à Las Vegas. Car à l'époque, c'était
une ville où on ne pouvait pas tourner. Mais avec les contacts de Broccoli
avec la mafia et surtout Howard Hugues, tout nous a été ouvert.
Pendant que je travaillais sur le scénario avec Tom
Mankiewicz, Broccoli et Saltzman cherchaient un nouveau Bond. J'ai fait
faire des tas d'essais à de jeunes acteurs anglais et américains.
J'avais une préférence pour Burt Reynolds
mais ils le trouvaient trop américain. Finalement, ils ont rappelé
Sean Connery.
Quelle était l'attitude de Sean
Connery par rapport à Bond à ce moment-là ?
Si vous regardez bien Sean dans Dr No, il
est parfait en héros mais on sent qu'il est un peu nerveux. Il déteste
porter des costumes. Dans la vie de tous les jours, c'était plutôt
un "zazou", vous savez. Il ne portait jamais de cravate, il mettait
des jeans, il ne se rasait pas⦠Terence Young a fait
un travail formidable, il l'a emmené chez son tailleur, son bottier,
son coiffeur, lui a fait faire des chemises sur mesure, etc. Sur Bons Baisers
de Russie, on sent qu'il est plus à l'aise dans le rôle. Ensuite,
il a tourné avec Hitchcock, qui lui a appris
quelques "trucs" et sur Goldfinger, il était
parfait. Il savait comment jouer avec la caméra, il était très
confiant. Et sur Les diamants sont éternels, ça l'amusait
de revenir à Bond. Il avait aimé le scénario et tout s'est
très bien passé.
Vous avez ensuite rempilé pour Vivre et laisser mourirâ¦
Après Les diamantsâ¦, j'ai dit "au revoir" à
tout le monde, mais Broccoli et Saltzman m'ont rattrapé par la manche
en me disant qu'il avait été convenu à l'origine que je
réalise le Bond avec un nouvel acteur. Que Sean
soit revenu sur sa décision entre temps ne changeait rien, c'était
pour eux une question de principe ! Je devais assurer la transition. Je
me suis donc mis à travailler avec Tom Mankiewicz
avec qui je m'entendais très bien. Nous écrivions toute la journée
et à 17 heures, nous traversions la rue pour soumettre nos idées
à Cubby et Harry.
J'ai dit à Tom : "Où va-t-on
envoyer Bond cette fois-ci ?" Il savait que j'étais passionné
par le jazz (j'avais réalisé une émission de télévision
sur Herb Alpert) et il m'a proposé la Nouvelle Orléans. Je n'étais
pas chaud car il y a là-bas des millions de touristes qui viennent écouter
de la musique. Puis, il m'a parlé des "jazz funerals" et en
dix minutes, on avait concocté la scène d'ouverture du film où
un agent est tué pendant un enterrement et placé dans le cercueil.
Nous en parlons aux producteurs qui sont d'accord sur le principe, mais je réalise
qu'ils n'accepteront pas d'envoyer une équipe à la Nouvelle Orléans
pour simplement deux minutes de films. Il fallait donc trouver autre chose.
Les bayous ? Très bien, moi qui aimais les films d'Esther
Williams, j'imaginais des scènes sur l'eau avec Bond poursuivi
en bateau par les méchants. Ça partait bien mais il fallait continuer.
J'ai voyagé dans toutes les Caraïbes sans rien trouver d'exceptionnel,
mais au moment de repartir, je suis tombé sur une ferme de crocodiles
en Jamaïque.
C'est ainsi que se déroule l'écriture d'un James
Bond ?
On part du livre pour voir ce que l'on peut utiliser, puis on décide
des endroits où Bond peut se rendre (des lieux exotiques où personne
n'est encore allé) et on réfléchit à ce qui peut
se passer. Par exemple, on pense à Paris. On cogite et je propose "Et
si on faisait sauter les pieds de la Tour Eiffel ?" "Non, parce
que ce n'est pas "bondien", des gens vont mourir écrasés,
etc." OK, alors trouvons autre chose. En Egypte ? Pourquoi pas ?
J'ai une idée : Bond a rendez-vous à minuit à 20 km
du Caire avec un inconnu. Il attend, il n'y a personne à des kilomètres
à la ronde lorsque soudain, derrière lui, une pyramide sort de
terre ! Une petite porte s'ouvre, "Monsieur Bond ? Par ici !"
(rires) Broccoli aime l'idée mais Saltzman me demande ce qui va
se passer dans la pyramide. "Mais Harry, je n'en ai aucune idée !"
(rires) On a finalement abandonné cette idée.
Harry et Cubby aimaient beaucoup le terme "bondien". Pour qu'une
idée soit acceptée, il fallait qu'elle soit "bondienne".
Si, par exemple, 007 sort de sa poche un briquet, ce ne doit pas être
un Dunhill ou un Dupont, mais un briquet qui allume deux cigarettes en même
temps. Alors là, oui, c'est "bondien" ! Tout devait être
nouveau. Harry, qui adorait les "joujoux", avait un contact dans l'armée
américaine, le colonel Charles Russhon, qui lui envoyait les dernières
inventions de la CIA ou du Pentagone. C'est comme ça que Harry a eu l'idée
de remplacer la scie circulaire qui allait couper Bond en deux dans Goldfinger
par un rayon laser. Personne ne connaissait le laser à l'époque.
Avez-vous eu des ennuis avec la censure ?
Oh oui. Quand le censeur anglais John Trevelyan a vu le premier montage de
Goldfinger, il a été horrifié par
le bruitage des bagarres ! Sur Les diamants sont éternels,
il est devenu fou sur une scène où Bond discutait avec quelqu'un
à Las Vegas, parce qu'au second plan, deux filles passaient et qu'un
sein apparaissait furtivement ! (rires) La négociation a
été dure et je lui ai dit : "Je ne peux pas couper ce
plan, cela ruinerait la scène. Voilà ce que je propose :
je garde ce plan en échange de trois autres, moins importants."
Et évidemment, je me moquais éperdument des trois autres, qui
n'étaient là que pour être coupés ! (rires)
Dans L'Homme au pistolet d'or, Trevelyan n'aimait pas les répliques
à double sens dans la piscine ["Bonjour, je m'appelle Sus-moi"],
mais je lui ai : "Si un petit gosse de dix ans rit, alors c'est un
petit cochon et tu n'as rien à lui apprendre !" Il était
d'accord. (rires)
Comment ont évolué les relations entre Albert
Broccoli et Harry Saltzman ?
Quand je suis rentré d'Amérique après Goldfinger,
Harry et Cubby, pour la première fois de leur vie, étaient devenus
véritablement riches. Et c'est à partir de là qu'on commencé
les problèmes. Cubby était fondamentalement feignant. Il s'est
dit qu'avec sa fortune, il n'aurait plus à trimer, qu'il pourrait déléguer
aux meilleurs professionnels, et qu'il superviserait. Harry, au contraire, ne
s'arrêtait jamais. "Tu sais, dit-il un jour à Cubby, que l'on
peut acheter la MGM, ils sont en train de faire faillite." Son associé
lui a répondu qu'il était "con comme la lune" (sic)
car ils devraient alors se lever tôt le matin et lire des scripts toute
la journée ! (rires) Mais Saltzman a produit d'autres films,
a racheté Technicolor, etc. À un moment, ils ont pris chacun un
bureau et ont vécu séparément. Sur Les diamantsâ¦,
j'ai senti que leurs rapports n'étaient plus les mêmes. Si au cours
d'une réunion, je proposais une idée qui emportait l'adhésion
de Harry, alors automatiquement, Cubby le contredisait. Il y avait une rivalité,
c'était un mariage qui ne marchait plus. Je suis allé voir la
United Artists aux Etats-Unis car je ne pouvais travailler sereinement avec
ces deux qui ne s'entendaient plus. Vivre et laisser mourir a alors été
produit par Broccoli et L'Homme au pistolet d'or par Saltzman.
Vous avez commencé à travailler sur L'espion qui m'aimait
avant de partir sur Superman, que vous n'avez pas
fait. Que s'est-il passé ?
Pour L'espion qui m'aimait, j'avais quelques idées à propos
des sous-marins, mais la bataille entre Harry et Cubby ralentissait tout, plus
rien n'avançait. Le scénariste Richard
Maibaum, lui aussi, en avait marre. Je suis parti à Rome pour faire
Superman mais le tournage a finalement été déplacé
en Angleterre. Or, je ne pouvais pas m'y rendre [Ndla : pour des raisons
d'ordre fiscal]. Mais je n'ai aucun regret.
Auriez-vous tourné un cinquième Bond si on vous l'avait proposé ?
Je ne crois pas. Cela dit, j'ai parlé longuement avec Cubby de la possibilité
de vieillir James Bond. J'avais imaginé que cet homme, qui boit et fume
beaucoup, se faisait importuner par des gamins et qu'il tentait de les rattraper.
En vain. [Guy Hamilton mime Bond à bout de souffle] Alors, à ce
moment-là, il faisait quelque chose de "bondien", plus malin
que les gamins. Cubby n'a pas voulu ! (rires) Mon ami Kevin McClory
m'a demandé, un jour que j'étais à Dublin, de réaliser
Jamais plus jamais mais j'ai refusé.
Entretien réalisé par Philippe Lombard