Le cascadeur français Rémy Julienne connaissait bien Sergio Leone, avec qui il a collaboré sur plusieurs publicités.
«à l'occasion du tournage de IL ÃTAIT UNE FOIS EN AMÃRIQUE, en 1983, il m'a demandé de venir au Canada pour une scène : il souhaitait faire plonger d'un ponton une voiture avec ses quatre occupants. Il m'avait envoyé avec son régisseur choisir une voiture d'époque. Nous revenions bredouilles. Aucune des voitures qu'on nous avait présentées ne me convenait. Pour des questions de budget, le régisseur s'était cantonné à une certaine catégorie de véhicules. Sergio s'étonna et insista :
«Qu'il choisisse ce qui lui convient !»
Nous sommes repartis à la chasse et j'ai jeté mon dévolu sur un modèle superbe, une voiture de collection [une Plymouth Sedan de 1931], mais qui présentait toutes les caractéristiques indispensables pour mener à bien la scène du plongeon. J'étais le premier à avoir honte de bousiller une si belle voiture, mais je ne pouvais pas mettre en péril la vie des cascadeurs.
Nous sommes alors partis avec Leone sur les lieux du tournage. Je savais qu'il allait me demander comment j'envisageais la scène, j'avais déjà mon idée en tête. Je le lui ai expliquée, sans vouloir jouer à celui qui donne des leçons. Tout en m'écoutant, il émettait des grognements : je ne savais pas si cela voulait dire oui, c'est bien, non, mauvaise idée, etc.
C'était un samedi soir. Le tournage avait lieu le lendemain dimanche.
«- à demain, Sergio.
- Non, demain ne je viens pas. Tu sauras très bien t'en sortir tout seul.»
Et il me planta là , en m'indiquant simplement l'emplacement des caméras. C'est tout. Encore une belle preuve de confiance. Exceptionnel venant de cet homme-là .»
Philippe Lombard