En 1965, Michèle Mercier tourne Merveilleuse Angélique de Bernard Borderie, le deuxième film de la série. Jean-Louis Trintignant y interprète le rôle du «poète crotté», amoureux de la belle rousse. Sur une peau de bête, près d'une cheminée, les deux acteurs doivent jouer une scène d'amour. Michèle Mercier s'en souvient très bienâ¦
«Pour une scène qui brillera quelques minutes à l'écran, nous avons travaillé près d'une heure. à se rouler, s'embrasser, se presser l'un contre l'autre dans des poses lascives et moi dans mon déshabillé arachnéen. La tiédeur des peaux se confondent et font naître chez mon partenaire une émotion bien naturelle. Jean-Louis, horriblement confus, regarde ailleurs, le corps paralysé, sous l'effort de se vaincre. Le plus sérieusement du monde mais l'air contrit il demande alors au metteur en scène d'attendre quelques secondes avant de reprendre la scène. Il essaie de lui expliquer qu'à force de rester dans des positons aussi inconfortables, il en a attrapé une crampe⦠à la jambe !
L'équipe a des soupçons et traite bon vivant, bon enfant, cet incident de tournage. Puis, les rires fusent. S'épanouissent en fous rires. Je participerais à la contagion si l'expression embarrassée de Jean-Louis ne me retenait. Pour en finir je glisse un Åil par côté et je vois à ma hauteur deux pieds aux chaussures familières. Alain, entré en catimini, assiste à la scène. Mon Åil remonte le long de ses jambes, du tronc sur son visage fermé.
-Eh bien, je vous qu'on ne s'ennuie pas par ici, grogne-t-il».
Philippe Lombard